Dans la situation chaotique que traverse Haïti, la classe politique traditionnelle s’active et s’allie jusqu’à trouver un accord favorable pour se renforcer et poursuivre la déstabilisation du pays. La classe capitaliste internationale quant à elle,  s’aligne derrière ses poulains au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), cette bande d’affamés, d’accapareurs et de braqueurs de plus en plus impopulaires.

C’est tristement dommageable, qu’ils vont encore former un autre gouvernement de transition aussi pro-capitaliste et impopulaire que le dernier, qui va sans doute s’agiter dans un bocal et s’empresser de défendre par soucis de continuité les mêmes causes qui n’ont vraiment rien à voir avec les aspirations des masses populaires.

Tout a été mis en œuvre pour créer les conditions antagoniques et confuses portant l’un et l’autre à s’opposer de sorte qu’un camp fait de l’ombre à l’autre camp.  Ce n’est certes pas un hasard, en effet, si les actions s’intensifient et que les préparatifs ont été ordonnés de façon certaine permettant la réussite de cette opération dont le seul et unique bénéficiaire restent les ennemis du peuple haïtien. Sans compter qu’une vaste campagne répressive a été déclenchée afin de briser  toute éventuelle résistance.

Ce que viennent de faire les Conseillers Présidentiels, sans que cela nous surprend, s’inscrit dans la logique de la mascarade du pouvoir qu’ils se sont octroyé.  Bien qu’il y ait quelque chose d’indécent et de grotesque dans leur solidarité avec le fait même de la corruption, ils promettent encore et toujours d’agir de manière responsable contre l’insécurité et pour les élections. N’est-ce pas une autre façon de tromper la vigilance de cette population pauvre et affamée, tout en laissant dégrader davantage les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les masses défavorisées ?

Les paroles de ces bonimenteurs  ne sont que des discours creux qui n’ont rien de vérité. Pas un seul de leurs arguments ne sera maintenu ou réalisé. Tout est faux, truqué et équivoque.  Truquées, les élections qui s’annoncent le seront ; fausses, les nouvelles ne sont pas véridiques et sont équivoques les positions des partis et dirigeants politiques et le rôle ambigu du pouvoir. Tout cela s’inscrit dans le cadre d’une politique établie depuis plusieurs décennies, qui consiste à tout détruire dans le pays.  C’est la conséquence de la marche d’un État corrompu, voulue par le système capitaliste. N’ayant aucune autre perspective, si ce n’est de vivre dans la misère, dans la pauvreté et nourries par une même conviction, celle d’une injustice sociale croissante, le peuple n’a d’autre alternative : se révolter contre ce système.

Cette oligarchie au pouvoir est à la fois celle qui a provoqué la situation catastrophique actuelle et celle qui postule prétendre également la résoudre sous l’ombrelle des puissances impérialistes. C’est une illusion pour forcer les masses à placer leur confiance en un Conseil Présidentiel et une Primature qui ont déjà fait fausse route. En réalité,  aucune confiance ne peut être accordée aux représentants de cette classe politique pro-capitaliste ni à ce qu’elle propose. Le limogeage de Garry Conille est le fait d’un conflit l’opposant avec certains membres du CPT, notamment Leslie Voltaire. Donc s’agissant d’une mésentente personnelle sur fond de corruption, rien à voir avec une quelconque opposition politique.

A coup sûr, le nouveau cabinet ministériel maintiendra et suivra les mêmes feuilles de route de la CARICOM en vue de renforcer la bourgeoisie locale, véritable ennemie des travailleurs, ceux vivants précisément dans les quartiers populaires. Alors rien n’a changé, rien ne change, et rien ne changera, malgré les divergences personnelles des uns et des autres. Que faut-il attendre du changement de Premier ministre dans ce contexte, quand c’est toujours le sinistre programme de l’impérialisme qui est et sera toujours en marche et que le gouvernement restera toujours sourd aux revendications des travailleurs, des paysans, mais à l’écoute des riches potentats, les contrebandiers de la classe dirigeante ?

Soyons clair, si Washington n’a apporté aucun soutien à l’un de ses zélés et fidèles serviteurs en difficulté – Garry Conille –  c’est du fait qu’il n’a rien à craindre, pour assurer le contrôle de la machine.  Il n’a pas à s’immiscer dans des luttes internes entre ses laquais dans la mesure où ses intérêts ne sont guère lésés.

Point n’est besoin de le souligner que l’ancien Premier ministre Garry Conille et son remplaçant Alix Didier Fils-Aimé sont deux instruments au service de l’impérialisme pour plonger des secteurs entiers de la population dans le dénuement et la misère. C’est démettre un démarcheur pour en embaucher un autre. C’est la politique de vendre le même produit impérialiste sous un nouvel emballage avec deux courtiers différents. Il est clair que tous ces fossoyeurs de l’élite gouvernante sont du même acabit et ne rêvent qu’Haïti demeure indéfiniment à genoux devant les puissances dominantes.

L’impérialisme n’a pas été paniqué ni surpris par ce changement sournois au sein d’une meute politicienne où se livre un combat féroce pour les places dorées et moelleuses du pouvoir. Il aurait pu se sentir menacé, si et seulement si c’était le peuple qui était à la base d’un mouvement pour mettre fin à ce système qui ne répond pas à ses aspirations, ayant alors décidé de mettre fin à cette politique au service d’une minorité de privilégiés afin d’établir une politique qui va dans le sens de la majorité  de la population.

En tout cas, on peut s’attendre à tout, sauf à un nouveau paradigme. Le navire ne changera pas de cap tant que le vent d’un mouvement révolutionnaire n’emportera pas ces gouvernements réactionnaires qui organisent l’asphyxie de la Nation. Tant que les volcans de la colère populaire ne commencent à entrer en éruption dans tous les coins du pays réduisant en cendres cette tutelle mortifère de Washington.

À bas l’impérialisme, à bas tout gouvernement capitaliste, dehors le Conseil Présidentiel de Transition ! Vive la lutte du peuple haïtien !

 



Source link