Le gouvernement a adopté, ce lundi 14 avril 2025, un budget rectificatif de 323 milliards de gourdes, présenté comme une réponse à la crise sécuritaire qui ravage le pays. Lors du Conseil des ministres présidé par Fritz Alphonse Jean, l’accent a été mis sur les urgences sociales et la lutte contre les gangs armés. Sur les 36 milliards alloués aux investissements, 37 % seront destinés à la PNH, aux FAD’H, au renseignement et à l’achat d’équipements spécialisés. Des fonds sont également prévus pour des programmes sociaux et le contrôle de la bande frontalière.

Mais derrière l’effet d’annonce, ce soi-disant « budget de guerre » soulève bien plus de scepticisme que d’espoir. Le gouvernement affirme vouloir renforcer la sécurité nationale, alors qu’il ne sait même pas comment il va financer ces dépenses. Les recettes fiscales issues de la DGI et de la Douane sont continuellement siphonnées, et les fonds publics sont dilapidés sans aucun mécanisme réel de reddition de comptes.

Ce budget ressemble davantage à une opération de communication politique qu’à une solution concrète.  Il est difficile de ne pas y voir une tentative désespérée de gagner du temps et de calmer une population à bout, prise en otage par l’insécurité et l’impunité.

Investir dans la sécurité est une nécessité. Mais quand ceux qui annoncent ces mesures sont les mêmes qui détournent les ressources du pays, on ne parle plus d’espoir : on parle de manipulation. Ce budget ne convaincra que ceux qui ferment les yeux sur une réalité que tout le monde subit au quotidien.










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